"Les bailleurs sociaux franciliens indiquent que depuis les municipales des projets représentant quelque 5 000 logements seraient gelés, ajournés", a déclaré M. Huchon lors d'une conférence de presse."Nous peinons à construire 46 000 logements par an quand il en faudrait 70.000 (pour réduire la pénurie, ndlr).
Les enjeux sont majeurs, il faut construire pour respecter les objectifs du Sdrif (document de référence de l'aménagement en Ile-de-France, ndlr)", a ajouté M. Huchon, qui partage "inquiétude et colère" avec sa vice-présidente en charge du Logement, Emmanuelle Cosse (EELV).
"Avec les changements d'équipes municipales, des chantiers sont arrêtés. Il n'y a pas que du logement social, il y a aussi des programmes privés", a déploré Mme Cosse, citant à titre d'exemple des programmes à Chelles (Seine-et-Marne), Athis-Mons (Essonne) ou Bobigny (Seine-Saint-Denis).
"C'est grave parce que tous les acteurs du logement s'étaient mobilisés, on met de l'argent (250 millions d'euros par an de la Région, ndlr), on est offensif et on a un coup d'arrêt ! Parfois ce sont des années de travail pour rien", a souligné l'élue écologiste, pour qui ce va et vient dans une zone en crise chronique du logement "relance le débat sur qui délivre les permis de construire".
D'autant que l'État se trouve bien démuni pour obliger les maires à mener à bien les opérations enclenchées: "Il faudrait des fondements juridiques et nous ne les avons pas", a souligné le préfet d'Ile-de-France Jean Daubigny, rappelant la libre administration des communes et les conditions très strictes de leur mise sous tutelle.